La conservation des preuves et le refus de titre de séjour
L'importance capitale de la conservation des preuves
La constitution d'un dossier de preuves documentant l'ensemble des démarches effectuées revêt une importance décisive en cas de contestation ultérieure d'une décision préfectorale défavorable. Chaque courriel envoyé à l'administration doit être conservé avec sa date d'envoi, ainsi que les éventuels accusés de réception ou de lecture. Les captures d'écran des tentatives de connexion aux plateformes de rendez-vous, mentionnant la date et l'heure, constituent également des éléments probants. Les courriers adressés à la préfecture doivent être envoyés en recommandé avec accusé de réception pour conserver une preuve matérielle de leur dépôt.
Cette documentation permet de démontrer au juge administratif que les démarches ont été entreprises dans les délais requis et que d'éventuels retards résultent de dysfonctionnements imputables à l'administration et non à la négligence du demandeur.
Que faire en cas de refus de titre de séjour
Le refus de délivrance d'un titre de séjour s'accompagne généralement d'une obligation de quitter le territoire français et de la fixation du pays de destination. Cette décision défavorable peut être contestée devant le tribunal administratif territorialement compétent, c'est-à-dire celui dans le ressort duquel se situe la préfecture ayant pris la décision.
Le recours contentieux doit être formé dans un délai strict indiqué sur la décision à compter de la notification de la décision préfectorale. Ce délai est un délai franc, c'est-à-dire que le jour de la notification et le jour d'expiration ne sont pas comptés.
Conseils pratiques de conduite à tenir
Face à une demande de titre de séjour "recherche d'emploi ou création d'entreprise", plusieurs précautions s'imposent pour maximiser les chances de succès. Il convient d'anticiper les démarches en s'informant sur les conditions et délais réglementaires plusieurs mois avant l'expiration du titre "étudiant". La prise de contact avec les services préfectoraux doit être initiée suffisamment tôt pour tenir compte des éventuels délais d'obtention de rendez-vous.
En cas de stage obligatoire conditionnant la validation du diplôme, il est essentiel de se procurer une attestation de l'établissement d'enseignement supérieur précisant expressément que le stage constitue une condition de validation et mentionnant les dates de réalisation.
Cette attestation permettra de faire valoir auprès de l'administration que la date effective d'obtention du diplôme correspond à l'achèvement du stage et non
à la date théorique de fin du cursus.
Toutes les communications avec l'administration doivent faire l'objet d'une traçabilité écrite : envoi de courriels avec conservation des copies, courriers en recommandé avec accusé de réception, captures d'écran des tentatives de rendez-vous en ligne mentionnant la date et l'heure.
Cette documentation constituera un faisceau de preuves déterminant en cas de contestation ultérieure.
En cas de refus de titre de séjour, il ne faut pas hésiter à consulter rapidement un avocat spécialisé en droit des étrangers ou une association d'aide aux migrants pour évaluer les chances de succès d'un recours contentieux et solliciter l'aide juridictionnelle si les ressources sont limitées. Le respect du délai de recours est impératif sous peine d'irrecevabilité.
Durant toute la procédure contentieuse, il convient de rester en contact avec son avocat et de répondre rapidement à toute demande de pièces complémentaires. La qualité de l'argumentation juridique et la pertinence des moyens invoqués conditionnent largement l'issue du litige.
Aussi, une contestation bien fondée, appuyée sur des preuves matérielles solides, peut aboutir à l'annulation d'une décision préfectorale défavorable et à l'obtention du titre de séjour sollicité.